Guide des obligations pour les auto-entrepreneurs dans le transport

Le secteur du transport est l’un des piliers de l’économie française, un secteur riche en opportunités mais aussi fortement réglementé. Si vous envisagez de vous lancer en tant qu’auto-entrepreneur dans ce domaine, il est crucial de bien comprendre les obligations spécifiques qui vous incombent. Dans cet article détaillé, nous allons explorer en profondeur ces obligations, en mettant l’accent sur deux domaines clés : le transport routier de marchandises et l’activité de VTC.

Transport routier de marchandises

Le monde du transport routier de marchandises est vaste et dynamique. Que vous envisagiez de livrer de petits paquets ou d’opérer de grandes flottes de camions, la compréhension des réglementations est essentielle.

Quels auto-entrepreneurs doivent s’inscrire au registre des transports routiers?

Si vous êtes auto-entrepreneur dans le secteur du transport routier de marchandises (TRM), certaines formalités sont incontournables, les obligations principales étant l’obtention d’une autorisation officielle pour exercer et, dans certains cas, procéder à l’inscription au sein du registre dédié aux transports routiers.

Tout d’abord, il est vital de déterminer si votre activité nécessite une inscription. Cela concerne :

  • Transporteurs pour compte d’autrui.
  • Entreprises spécialisées dans la livraison rapide.
  • Professionnels du déménagement.

Les conditions préalables

Avant de plonger tête baissée, il ne faut pas oublier que les auto-entrepreneurs opérant dans le secteur du transport routier doivent respecter des critères précis. Assurez-vous de remplir toutes les conditions suivantes :

  • Immatriculation : Chaque auto-entrepreneur en transport doit se faire enregistrer au RCS (Registre du Commerce et des Sociétés). Cette démarche légalise l’activité de l’entreprise, lui conférant un statut officiel et permettant une traçabilité administrative.
  • Domiciliation : Votre entreprise doit avoir un siège social ou une adresse administrative en France est capital. Cela garantit que l’entreprise est soumise à la réglementation française, assurant ainsi un niveau de service et de sécurité conforme aux normes nationales.
  • Honorabilité : Tout entrepreneur souhaitant s’engager dans le transport doit jouir d’une réputation sans faille. Un extrait de casier judiciaire peut être requis pour s’assurer qu’aucune condamnation n’entrave la capacité de l’individu à mener cette profession.
  • Capacité professionnelle : Pour assurer un service de qualité et respecter les normes de sécurité, il est souvent demandé une preuve de compétence. Cela peut se traduire par la détention d’un diplôme reconnu, ou la validation d’une formation spécifique aux métiers du transport.
  • Solvabilité : Avant de démarrer, l’entrepreneur doit démontrer sa capacité à gérer les aspects financiers de son entreprise. Cela implique souvent de fournir des preuves de fonds propres, de garanties bancaires, ou d’autres indicateurs démontrant la stabilité financière de l’entreprise. Il s’agit d’une étape cruciale pour rassurer partenaires et clients sur la pérennité de l’activité.

Procédures d’autorisation

Pour les entrepreneurs individuels souhaitant se lancer dans le transport de biens, il est impératif de compléter le formulaire Cerfa n° 14557 pour obtenir l’autorisation d’exercer dans le domaine du transport public de biens et de personnes ainsi que comme commissionnaires. Selon votre lieu de résidence, vous adresserez ce document :

  • À la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) pour ceux résidant en territoire métropolitain, excepté pour l’Île-de-France.
  • À la DRIEA (Direction régionale et interdépartementale de l’Équipement et de l’Aménagement) pour ceux établis en Île-de-France.
  • Pour les résidents des départements et territoires d’outre-mer, c’est à la DEAL (Direction de l’environnement de l’aménagement et du logement) qu’il faudra transmettre le formulaire.

Auto-entrepreneurs VTC

Le marché des VTC est en plein essor en France. Toutefois, une réglementation stricte encadre ce secteur pour garantir la sécurité et la qualité du service.

Particularités de l’activité

Le métier de VTC est unique en son genre. Il est donc important de comprendre :

  • Spécifications du véhicule :
    • Taille du véhicule : Certains critères de dimensions doivent être respectés pour qu’un véhicule puisse être homologué en tant que VTC.
    • Âge du véhicule : Les voitures trop anciennes pourraient ne pas être acceptées. Cela garantit aux clients un certain niveau de confort et de sécurité.
    • Puissance : La puissance du véhicule est également réglementée afin d’éviter d’éventuels risques sur la route.
    • Équipements et confort : Les VTC doivent offrir une expérience de qualité supérieure à celle d’un taxi classique. Ainsi, des équipements tels que l’air conditionné, un GPS ou encore des chargeurs USB peuvent être exigés.
  • Assurance :
    • Couverture spécifique : Il ne s’agit pas simplement d’une assurance automobile classique. Les VTC doivent souscrire à une assurance spécialement conçue pour leur activité.
    • Responsabilité civile : Une assurance responsabilité civile professionnelle est essentielle pour couvrir d’éventuels dommages causés aux passagers ou à leurs biens.
    • Protection du chauffeur : Il est aussi recommandé de penser à sa propre protection en tant que chauffeur, notamment en cas d’accident ou de maladie.
  • Modalités d’opération :
    • Réservation obligatoire : À la différence des taxis, les VTC ne peuvent prendre des clients à la volée. Les courses doivent être réservées à l’avance.
    • Plateformes de réservation : De nombreuses applications, comme Uber ou Kapten, offrent la possibilité de mettre en relation les chauffeurs VTC avec leurs clients. Toutefois, l’inscription sur ces plateformes implique souvent le respect de conditions particulières.
    • Tarification : La transparence est de mise. Les clients doivent connaître à l’avance le prix de leur course, sans mauvaise surprise à l’arrivée.

Pour conclure, si le métier de VTC offre de belles opportunités, il exige une préparation sérieuse et une connaissance approfondie des règles qui l’encadrent.

Qualifications requises

Si un auto-entrepreneur souhaite se lancer dans le métier de VTC, il est impératif de détenir certaines qualifications et de respecter plusieurs critères :

  • Permis de conduire : Il est essentiel d’être titulaire de ce document depuis plus de trois années. Cependant, en cas d’apprentissage anticipé de la conduite, cette durée est ramenée à deux ans.
  • Attestation physique : Une certification médicale, fournie par la préfecture, confirme l’aptitude du chauffeur à conduire sans risque pour lui-même ou ses passagers.
  • Exigences professionnelles : Le futur VTC doit soit réussir un test dédié, soit justifier d’une expérience d’au moins un an dans le secteur du transport de voyageurs sur une période récente (les dix dernières années).
  • Formation régulière : Chaque chauffeur VTC doit s’assurer de suivre une formation continue de 14 heures, à renouveler tous les cinq ans.
  • Antécédents judiciaires : L’auto-entrepreneur ne peut pas s’engager dans cette activité s’il a été reconnu coupable de certaines infractions, comme un délit routier sanctionné par une peine de six mois de prison.
  • Carte VTC : Cette identification professionnelle, valable cinq ans et dont le coût avoisine les 60 € HT (sans compter la TVA et les frais d’expédition), est essentielle. Elle est délivrée par les services préfectoraux et doit être visible sur le véhicule, généralement au niveau du pare-brise.

L’inscription au registre REVTC

C’est une étape à ne pas manquer. L’inscription nécessite de fournir plusieurs justificatifs, comme une assurance de responsabilité, une photocopie de la carte grise de votre véhicule, un justificatif d’immatriculation de votre auto-entreprise ainsi qu’un justificatif de garantie financière.

Conclusion

Le secteur du transport, qu’il s’agisse de marchandises ou de VTC, est un domaine passionnant et plein de promesses pour les auto-entrepreneurs. Toutefois, il est impératif de s’assurer que toutes les réglementations et obligations sont respectées pour garantir une opération réussie. Espérons que ce guide vous a fourni une vision claire des étapes nécessaires pour établir votre entreprise. N’hésitez pas à consulter un expert pour des conseils personnalisés.

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