Après une cuvée 2020 particulièrement brutale, quel avenir pour l’auto-entrepreneuriat en 2021 ?

À quoi doivent s’attendre les auto-entrepreneurs pour l’année 2021 ?

Après une cuvée 2020 particulièrement brutale, quel avenir pour l’auto-entrepreneuriat en 2021 ?
Noah
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  • 11 mars 2021 17:07
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Voici plus de trois cent soixante-cinq jours que le COVID-19 est venu se greffer dans nos existences quotidiennes : sorties, loisirs, façons de travailler et d’interagir avec les autres, … Nos modes de vie tout entiers ont été bouleversés par l’irruption de ce virus aux sources pour l’heure encore bien méconnues. Si aucun corps de métier n’a été épargné, les auto-entrepreneurs, particulièrement vulnérables face aux conséquences socio-économiques (confinement, interdiction de déplacement, etc.) de la pandémie, ont incarné à eux seuls la détresse d’actifs incapables de garder la tête hors de l’eau. Le premier geste de l’Etat en la matière fut d’octroyer aux auto-entrepreneurs la possibilité de reporter le paiement de leurs cotisations sociales sans risque aucun de pénalité (printemps 2020). Suivaient dans la foulée un report de l’impôt sur le revenu et des factures énergétiques propres à la structure concernée. Dernier pilier de ce mouvement de solidarité tripartite impulsé par l’Etat, la création, en mars 2020, d’un Fonds de Solidarité destiné à venir colmater les béances de chiffres d’affaires durablement meurtris.

À quoi doivent s’attendre les auto-entrepreneurs pour l’année 2021 ?

Des spécificités selon les corps de métier envisagés

Les secteurs d’activité les plus touchés par un protocole sanitaire toujours plus strict sont bien évidemment ceux dont la structure dépend d’une présence publique pour survivre. Si les commerces demeurent pour la plupart ouverts en ce début d’année 2021, il n’en n’est pas de même pour des établissements tels que les salles de sport, les discothèques, les restaurants ou encore les centres d’accueil polyvalents. À l’heure actuelle, au vu d’une situation sanitaire toujours très préoccupante, aucune mise à jour n’a été faite concernant les établissements précités, malgré la colère de nombreux travailleurs du milieu. Maigre consolation, les restaurants ont tout de même la possibilité d’honorer des livraisons à domicile quand les salles de sport sont encore en droit d’accueillir des athlètes professionnels après production d’un test négatif à la COVID-19.

Pour les professions itinérantes, la question de savoir si elles peuvent ou non continuer à exercer appelle à la plus grande prudence ; les travailleurs ambulants doivent en priorité se reporter aux arrêtés préfectoraux de leur lieu d’habitation car les régulations en la matière ont été reléguées par l’Etat entre les mains des responsables locaux (article 29 du décret publié par le gouvernement a cet effet) et sont dès lors au risque d’évoluer du jour au lendemain selon l’endroit où vous vous trouvez.

Dans le cas inverse, c’est-à-dire les professionnels sédentaires recevant leur clientèle à domicile, la législation est la même, tant est que vous ne receviez pas plus d’une personne à la fois. Pour l’une ou pour l’autre, les déplacements des professionnels et de leur clientèle sont limités par le couvre-feu généralisé : tachez donc d’organiser votre agenda sur le créneau 6h-18h (heures de circulation libres) sous peine de devoir argumenter avec les forces de l’ordre le soir venu et de devoir, en prime, vous acquitter d’une amende salée si l’on vous y prend plus d’une fois.

Outre le Fonds de Solidarité, l’Aide Financière Exceptionnelle pour les auto-entrepreneurs dont l’activité avait été suspendue de facto suite au dernier confinement (au 30 Novembre 2020)

On a déjà parlé plus haut des activités prohibées par le gouvernement depuis la vague pandémique meurtrière de l’automne dernier. Pour tous celles et ceux qui se sont vus contraints de mettre temporairement la clé sous la porte, le CPSTI (Conseil de la Protection Sociale des Travailleurs Indépendants) offrait, au mois de novembre dernier, un apport exceptionnel d’un montant de 500€. Afin d’être éligible à l’aide en question, il fallait être propriétaire d’une structure en situation de fermeture administrative ou pratiquer une activité rendue interdite par les mesures gouvernementales. Les critères d’obtention de l’aide étaient les suivants :

  • Entreprise enregistrée auprès de la CFE avant le 1er janvier 2020

  • Chiffre d’affaires supérieur ou égal à 1000 euros sur l’année passée

  • Paiement complet des cotisations au 31 décembre 2019

  • La microstructure dont vous êtes la/le titulaire est votre activité principale

À l’heure actuelle (Février 2021), il n’est plus possible d’effectuer une demande d’AFE auprès de l’URSSAF et aucune notice n’est parue pour annoncer un retour imminent de l’aide. Cela étant dit, de nombreuses autres allocations demeurent disponibles pour les auto-entrepreneurs en proie à d’importantes difficultés.

La politique d’exonérations massives continue en 2021

Les exonérations liées aux cotisations sociales se poursuivent en 2021. Toute structure ayant été sous le coup d’une fermeture administrative et/ou d’une limitation extrême de son activité suite au protocole sanitaire bénéficie de l’exonération de ses charges sociales sans conditions. Attention toutefois ! En diminuant le montant de vos cotisations, vos droits diminuent eux aussi de façon proportionnelle.

Le prêt garanti par l’Etat, moulin à vent des indépendants en 2020, est enfin d’actualité en ce début d’année 2021. Il vous sera nécessaire de remplir une demande avant le 30 juin ; comptez un taux de remboursement oscillant entre 1 et 2,5%, selon l’amplitude de l’emprunt.

L’aide financière à la numérisation poursuit quant à elle la politique du tout dématérialisé : n’importe quel micro-entrepreneur peut désormais ouvrir son site Internet et y intégrer des produits qu’il ne peut plus commercer physiquement. Le mode de livraison phare en ces temps de COVID-19, le Click’n Collect, est le seul mode de livraison disponible sur les sites nés de ce moment unique de l’Histoire.

Le mot de la fin

Le visage de l’auto-entrepreneuriat en 2021 dépendra pour l’essentiel de la façon dont la pandémie sera gérée par le gouvernement et les autorités sanitaires. Si les aides COVID-19 sont légion, elles ne constituent qu’un bien frêle palliatif et ne pourront en aucun cas permettre à des milliers de structures indépendantes de survivre bien longtemps si leurs activités ne reprennent pas au plus tôt. Le prêt garanti par l’Etat constitue sans doute une bonne nouvelle mais il reste à voir dans les faits si tous les demandeurs obtiendront satisfaction.